Je voudrais aujourd'hui échanger sur un constat tiré de ma
pratique de l'accompagnement des petites entreprises sous toutes leurs formes :
la direction d'entreprise, c'est un challenge permanent entre beaucoup
d'équilibres.
Certains équilibres sont bien connus : trésorerie vs
résultat, CA vs solde client, coûts vs rentabilité…
Et il y en a beaucoup d'autres :
. Court terme vs long terme. Certes, l'avenir se prépare,
mais si on n'arrive pas à boucler les prochaines fins de mois… Et si on ne
prépare pas les années +3 et suivantes, est-ce qu'on sera encore compétitif à
ce moment ?
. Embaucher pour avoir des compétences en interne vs avoir
recours à des prestataires externes. Les prestataires apportent leurs larges
compétences qu'ils développent au contact de toutes les situations qu'ils
traitent chez leurs clients. Mais les salariés (ou associés) connaissent notre
entreprise sur le bout des doigts et coûteront moins cher… pour autant que nous
ayons de quoi les faire travailler en permanence !
. Spécialisation vs polyvalence. Les ressources très
"spécialisées" sont performantes et savent gérer efficacement une
production régulière. Mais les ressources plus "polyvalentes"
amortiront mieux les aléas de la vie de l'entreprise et prépareront mieux
l'avenir.
. Prendre une grosse affaire vs se cantonner à celles que
l'on traite habituellement. Ne va-t-on pas se mettre en difficulté à détourner
des ressources de ce que l'on sait bien faire et que l'on a déjà bien optimisé
? (belle fable de Bernard Moitessier, le navigateur, sur ce sujet)
. pour un dirigeant de TPE ou un indépendant : "je fais
moi-même" vs "je fais faire". Je fais moi-même : je gagne du
temps, j'économise, je vais vite. Mais peut-être je vais m'épuiser, peut-être
je ne suis pas assez compétent ?
Et on pourrait en citer encore de nombreux autres : se
concentrer sur l'entreprise vs se concentrer sur la concurrence, développement
rapide vs sécurisation/consolidation, qualité vs quantité, stocks vs
trésorerie, risque vs sécurité…
Si un équilibre n'est plus respecté, le risque est grand de
fragiliser l'entreprise à terme. Les équilibres se rompent facilement, alors
qu'il est souvent long et difficile de revenir à une position stable.
Finalement tout est affaire de pilotage. A commencer par un
business plan pour s'assurer que les grands équilibres sont préservés à long
terme. Puis continuer par un contrôle fin de l'activité chaque mois pour
s'assurer que les petits déséquilibres dont on a besoin pour avancer ne
dérivent pas en de gros déséquilibres fragilisant.
Alors, si on décide de se mettre en déséquilibre,
assurons-nous d'avoir la capacité à revenir à l'équilibre avant que… des
éléments extérieurs nous secouent violemment.
Diriger n'est-il pas l'art de trouver et de rester dans les
bons équilibres ?
Et vous, à quels équilibres recommandez-vous de porter
attention ?
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